Au lecteur
AU LECTEUR
J'ai réuni dans cette dernière édition toutes les ordonnances de mon docteur, qui guérissait ses malades avec de joyeux récits. Ce bon docteur est mort. C'est maintenant au lecteur à chercher parmi ses ordonnances celle qui doit le guérir. Il y en a cinquante « C'est bien peu, direz-vous, pour tous nos maux ! Mais il y a les contes réservés . »
A MON AMI S. LA VALETTE
TU veux, ami, dans une humble préface, Qu'à mes censeurs j'aille demander grâce Pour quelques tours faits à de vieux maris, Ou pour avoir égayé mes récits De doux péchés par des curés commis ; Mais ces curés, ce sont ceux de Boccace, Bien différents de ceux de mon pays, Qui sont les saints. Je le dis à leur gloire : Pour un curé qui tombe en purgatoire, Il en est cent qui vont au paradis.
PROLOGUE
EST-IL vin plus gai que le Champagne ? La bonne humeur en tout lieu l'accompagne Il rit de tout, même de ses amis, Et je lui dois mes plus joyeux récits. Je ne sais pas si le cidre en Bretagne Peut, sans danger, se croire tout permis ; Mais pour leur vin nos curés de Champagne Sont indulgents, et, loin d'être fâchés, Ils riront tous en lisant leurs péchés.