Placet futile


Princesse ! à jalouser le destin d’une Hébé Qui poind sur cette tasse au baiser de vos lèvres, J’use mes feux mais n’ai rang discret que d’abbé Et ne figurerai même nu sur le Sèvres .

Comme je ne suis pas ton bichon embarbé , Ni la pastille ni du rouge, ni Jeux mièvres Et que sur moi je sais ton regard clos tombé, Blonde dont les coiffeurs divins sont des orfèvres !

Nommez-nous... toi de qui tant de ris framboisés Se joignent en troupeau d’agneaux apprivoisés Chez tous broutant les vœux et bêlant aux délires,

Nommez-nous... pour qu’Amour ailé d’un éventail M’y peigne flûte aux doigts endormant ce bercail, Princesse, nommez-nous berger de vos sourires.

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Notes

  • Commencé en 1862, ce sonnet est confié à Verlaine sous une nouvelle version en 1883, pour parution dans la revue Lutèce.
  • Qu'était-ce que Hébé ? La déesse de la jeunesse correspondant à la Juventas latine.- Les Dieux antiques, trad. par Mallarmé.
  • Mlle Nina [Gaillard] m'a demandé des vers, je lui en envoie, c'est un sonnet Louis XV. Stéphane Mallarmé Lettre à Henri Cazalis, 24 mai 1862.
  • voir les versions initiales du poème.
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